La LCL North Sea Regatta, notre plus grand événement de l’année, est à chaque fois une excellente occasion de soutenir une bonne cause. Il s’agissait cette année de l’asbl Lucia, pour laquelle nous avons pu récolter un total de 12 000 euros au cours de l’événement regroupant nos 30 bateaux. Mais qu’adviendra-t-il de cette belle somme ? Qui peut aider l’asbl Lucia dans sa démarche ? On en parle avec Marcel Von den Busch, président de la section d’Anvers.

Marcel, pour ceux qui ne vous connaissent pas encore : que fait votre asbl ?

Lucia est une association sans but lucratif, fondée en 1996, qui apporte un soutien financier aux familles avec de jeunes enfants et aux femmes enceintes vivant dans la pauvreté en Belgique. Nous nous concentrons sur les enfants et les jeunes jusqu’à l’âge de 12 ans qui grandissent dans une grande pauvreté dans notre province. Nous subvenons à leurs besoins fondamentaux tels que la nourriture, les vêtements, la santé, le mobilier pour une chambre, etc. Vous seriez surpris de savoir combien d’enfants n’ont même pas un lit pour dormir.

Combien d’enfants et de familles ont besoin de votre aide en Belgique ?

Il n’existe pas de chiffre exact au niveau national, mais des pourcentages. En Flandre, environ 12 % des enfants grandissent dans une famille défavorisée. Dans la province d’Anvers, le taux de pauvreté des enfants est plus élevé, avec environ 16 %, et les chiffres dans des villes comme Anvers, Boom et Willebroek se rapprochent même des 30 %. Nous avons donc affaire à un grand nombre d’enfants et de familles qui ont vraiment besoin de notre soutien. En 2023, notre section anversoise a ainsi soutenu 350 enfants issus de 159 familles, pour un montant d’environ 85 000 euros.

Comment les gens frappent-ils à la porte de l’asbl ? Quel type de demandes recevez-vous ?

Nous coopérons avec toutes sortes d’organisations sociales telles que CKG (Centre d’aide pour enfants et familles), les CAW (Centres pour le bien-être général), les CPAS, Tarag, De Touter, etc. Ces organisations sont en contact étroit avec les familles en situation d’urgence. Elles nous connaissent et elles s’adressent à nous si l’aide publique existante s’avère insuffisante. On peut nous demander de l’alimentation pour enfants, mais aussi par exemple du lait infantile ou des aliments spéciaux pour bébés, des vêtements, du mobilier, des appareils ménagers essentiels, des soins de santé, la garde d’enfants, etc. Nous sommes ouverts à toutes les demandes qui sont dans l’intérêt de l’enfant. Ces dernières années, nous avons également constaté que les loisirs et les camps de vacances jouaient un rôle de plus en plus important. Ces activités contribuent au développement des compétences sociales de l’enfant et apportent un répit tant à l’enfant qu’aux parents.

Pourquoi choisissez-vous d’octroyer une aide financière ?

L’un des grands avantages de l’aide financière est qu’elle peut être rapide et qu’elle permet d’apporter facilement une aide d’urgence personnalisée. Les demandes sont examinées et traitées dans un délai d’un mois afin de fournir une aide rapidement, car comme elles concernent généralement des besoins vitaux urgents, il importe que l’aide soit apportée vite et efficacement. Cette aide financière peut être mensuelle (par exemple pour l’achat de nourriture pour bébé) ou ponctuelle (par exemple pour l’achat d’une chambre pour enfant). L’organisation et nos bénévoles veillent à ce que l’argent soit utilisé à bon escient. En principe, nous soutenons les familles pendant une durée maximale d’un an. L’objectif est de leur donner un coup de pouce pour fournir à leurs enfants ce dont ils ont besoin, puis, grâce à un accompagnement supplémentaire, les sortir de la pauvreté.

Avez-vous des contacts avec les familles que vous aidez ?

Nous n’avons pas de contact direct avec les familles, nous connaissons leur situation grâce au formulaire de demande d’aide qu’elles soumettent. Les organisations avec lesquelles nous travaillons connaissent bien entendu les familles, mais nous attachons une grande importance à la discrétion et au respect de la vie privée car cela peut encourager plus de parents à demander de l’aide : personne n’aime admettre que son enfant manque de quelque chose. Pour nous, le plus important est de les aider. Parfois, nous recevons un mot de remerciement de la famille ou un dessin de l’enfant, ce qui nous fait bien sûr très plaisir.

Que représente pour vous le soutien d’une entreprise comme LCL ?

Ce soutien est indispensable à notre fonctionnement. Nous sommes une organisation non subventionnée et dépendons donc entièrement des dons. Nous organisons également une soirée de bienfaisance tous les deux ans. Ce n’est que grâce au soutien de particuliers, de clubs philanthropiques et d’entreprises que nous pouvons continuer à aider ces jeunes défavorisés. Heureusement, nous bénéficions d’un soutien régulier de leur part. 100 % de leurs dons vont aux enfants, car nos bénévoles ne reçoivent aucune rémunération. Comme je le disais, nous avons pu octroyer environ 85 000 euros d’aide l’année dernière, ce qui était heureusement suffisant pour répondre à toutes les demandes d'alors. Un don tel que celui remis à la suite de la Regatta est donc le bienvenu pour nous et nous en sommes très reconnaissants.

Qu’espérez-vous réaliser à l’avenir avec Lucia asbl ?

Pouvoir continuer à travailler et à répondre à ces besoins urgents afin d’aider de nombreux autres enfants. Nous pourrions un jour fermer nos portes dans le meilleur de cas, car cela signifierait que plus aucun enfant ne grandirait dans la pauvreté. Même si la pauvreté infantile ne disparaîtra en réalité jamais complètement, nous avons constaté une stabilisation voire une légère diminution au cours des dernières années. Nous nous en réjouissons, mais chaque enfant dans une telle situation est un enfant de trop. C’est pourquoi nous restons engagés.